Changement de prothèse totale de hanche
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Quel est le problème ?
Une prothèse de hanche est composée de pièces appelées implants : un cotyle prothétique qui se fixe dans le bassin et une tige fémorale se fixant dans le fémur. Avec le temps, le frottement au niveau de la zone de contact entre les 2 implants peut entraîner une usure de la prothèse, en particulier au niveau de l’implant cotyloïdien lorsque celui-ci est en plastique (polyéthylène). Cette usure lorsqu’elle est avancée risque d’entraîner un contact anormal entre les implants. Elle peut également être à l’origine d’une résorption osseuse au contact de la prothèse et entraîner un descellement de l’un voire des deux implants. Lorsque la prothèse est descellée, la hanche devient très douloureuse à la mobilisation et à l’appui. Il faut alors changer tout ou partie de la prothèse.
Plus rarement il est nécessaire de changer la prothèse pour d’autres raisons : luxations récidivantes de la prothèse, frottement douloureux d’un tendon sur une partie de la prothèse, inégalité de longueur des membres inférieurs liée à la prothèse et mal tolérée.
Avant l’intervention
Le changement d’une prothèse totale de hanche se réalise au cours d’une intervention chirurgicale. Celle-ci a été planifiée au préalable en consultation afin de choisir le type de prothèse le plus adapté au cas du patient. L’intervention a également été précédée d’une consultation d’anesthésie et d’un bilan préopératoire visant à vérifier que le patient est physiquement apte à se faire opérer et à minimiser le risque de complications postopératoires, notamment infectieuses. Ce bilan comporte en général une prise de sang, un bilan cardiovasculaire, mais également des bilans dentaire et urinaire visant à éliminer tous les foyers infectieux afin qu’il n’y ait pas de contamination de la prothèse par des microbes.
Les différents types de changements de prothèse de hanche
En fonction des implants qui sont usés ou descellés, le chirurgien détermine si le cas du patient nécessite:
- Un changement isolé de l’implant cotyloïdien
- Un changement isolé de la tige fémorale
- Un changement des deux implants
Une ostéotomie fémorale (ouverture du fémur) peut être nécessaire pour extraire la tige fémorale. Dans ce cas le fémur doit ensuite être refermé et maintenu par des câbles ou une plaque.
Parfois l’usure osseuse au contact des implants peut nécessiter la réalisation de greffes osseuses qui vont permettre le comblement des grosses pertes de substance osseuses et vont s’intégrer au sein de l’os receveur. Il s’agit le plus souvent d’os provenant de têtes fémorales prélevées chez des patients sélectionnés (après interrogatoire et tests sérologiques) opérés d’une prothèse totale de hanche. Cet os subit ensuite un traitement visant à inactiver tout microbe ou virus résiduels et il est enfin congelé jusqu’à son utilisation. Contrairement à une greffe d’organe, la greffe osseuse ne nécessite pas la prise d’un traitement anti-rejet.
Enfin, la destruction osseuse au niveau du cotyle peut nécessiter la mise en place d’une armature métallique de soutient en plus d’une greffe osseuse pour fixer le nouvel implant cotyloïdien.
Déroulement de l’intervention
La durée de l’intervention est très variable en fonction du nombre d’implants à changer et de l’usure osseuse. Elle est la plupart du temps comprise entre 1h30 et 3h00 mais peut parfois être plus longue. Cette intervention peut se dérouler sous anesthésie générale ou sous rachianesthésie qui est une anesthésie loco-régionale où seul le bas du corps est endormi (comme pour l’anesthésie péridurale). C’est le médecin anesthésiste en concertation avec le patient qui décidera du mode d’anesthésie le plus adapté au cas de ce dernier.
D’un point de vue technique, le chirurgien reprend le plus souvent l’ancienne cicatrice qui doit parfois être étendue pour permettre l’intervention. Il n’est en effet pas souhaitable de créer un nouveau « passage » vers l’articulation si un « passage » a déjà été réalisé. Cependant il est parfois nécessaire de changer de voie d’abord lorsque celle utilisée précédemment ne permet pas d’effectuer tous les gestes chirurgicaux nécessaires à l’intervention.
Après l’intervention
La rééducation est débutée dès le lendemain de l’intervention aidée par des kinésithérapeutes. La reprise de l’appui sur le membre opéré dépend de ce qui a été fait au cours de l’opération. Elle peut être immédiate ou différée de plusieurs semaines en cas de reconstruction osseuse. Au début la marche se fait à l’aide de béquilles qui vont être progressivement abandonnées.
La durée d’hospitalisation est le plus souvent comprise entre 4 et 8 jours. A la sortie de la clinique, le patient opéré peut directement regagner son domicile à condition que son accès ne soit pas trop compliqué et qu’une personne puisse l’aider dans la réalisation des taches quotidiennes (courses, repas…). Dans le cas contraire, un séjour en centre de rééducation peut être envisagé pour une durée d’environ 1 mois.
Une consultation avec radiographies de contrôle de la prothèse est programmée avec le chirurgien dès la sortie du patient de la clinique. Elle a en général lieu 4 à 6 semaines après l’intervention et son but est de vérifier que l’évolution est satisfaisante. Par la suite, la fréquence des contrôles est déterminée par le chirurgien. Après obtention d’une récupération satisfaisante, une surveillance de la prothèse par radiographies, en général tous les 2 ans, est recommandée pour vérifier qu’il n’existe pas d’usure anormale des implants ou de l’os environnant.
Les risques liés à l’intervention
Le risque nul n’existe malheureusement pas en chirurgie. Toute intervention comporte des risques et a ses limites. Il faut les accepter ou sinon ne pas se faire opérer. Toutefois, si une intervention vous est proposée, c’est que le chirurgien et le médecin-anesthésiste estiment que le bénéfice attendu est nettement supérieur au risque encouru.
Certains risques sont communs à tous les types de chirurgie. C’est le cas de l’infection où des microbes viennent envahir la zone opérée. C’est une complication heureusement rare mais qui, lorsqu’elle survient, nécessite un lavage de la prothèse au cours d’une nouvelle intervention et la prise d’antibiotiques. Plus rarement, certaines infections peuvent nécessiter le changement de la prothèse. Un hématome peut également survenir au niveau de la zone opérée. Il est habituellement évité ou limité par la mise en place d’un drain aspiratif en fin d’intervention qui sera retiré dans les jours suivant l’opération. Parfois, en cas de saignement important une transfusion sanguine peut être nécessaire. Exceptionnellement, il faut recourir à une intervention pour évacuer un volumineux hématome sous tension.
La chirurgie de la hanche augmente également le risque de survenue d’une phlébite pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire. Pour limiter ce risque au maximum, un traitement anticoagulant visant à fluidifier le sang (sous forme de piqûres quotidiennes ou de comprimés) est prescrit pendant tout le mois suivant l’intervention.
Il existe également des risques spécifiques à la chirurgie de la prothèse de hanche. Tout d’abord, la prothèse peut se déboiter (luxation). La luxation survient le plus souvent dans les premières semaines qui suivent la pose de la prothèse alors que tout n’est pas encore cicatrisé autour de celle-ci. Lorsqu’elle est déboitée, une courte anesthésie est nécessaire pour la ré-emboiter. Il arrive également que les deux jambes ne soient pas exactement à la même longueur après l’opération. Cette inégalité de longueur est souvent bien tolérée et passe inaperçue. Si ce n’est pas le cas et qu’il existe une boiterie, on peut être amené à prescrire le port d’une semelle de compensation.
Enfin, des complications plus rares peuvent également survenir. Une fracture du fémur peut survenir lors de sa manipulation pendant l’opération. Elle a en général pour conséquence de différer la reprise de l’appui. Des nerfs peuvent également être accidentellement abîmés au cours de l’intervention avec un risque de paralysie ou de perte de sensibilité du membre opéré qui peuvent être transitoires ou définitives.
En cas d’inquiétude concernant l’intervention, n’hésitez pas à questionner votre chirurgien ou le médecin anesthésiste afin qu’ils répondent à vos interrogations.
Le changement de prothèse de hanche en quelques questions
Quel résultat espérer après le changement d’une prothèse de hanche ?
Un changement de prothèse de hanche est nécessaire lorsque la prothèse en place ne donne plus un résultat satisfaisant. Elle peut être douloureuse, se luxer fréquemment ou être à l’origine d’une inégalité de longueur mal tolérée des membres inférieurs. L’objectif de l’opération est d’obtenir une amélioration fonctionnelle permettant d’avoir une qualité de vie la plus satisfaisante possible. Toutefois, il faut savoir que la complexité de ce type d’opération ne permet pas toujours d’obtenir un résultat aussi satisfaisant qu’une prothèse de hanche de première intention.
Quelle est la durée de vie de la nouvelle prothèse de hanche ?
Il n’est pas possible de donner de façon précise une durée de vie pour la nouvelle prothèse. En effet, trop de facteurs interviennent tels que la qualité de l’os autour de la prothèse, le couple de frottement, d’éventuels antécédents de changement de prothèse sur cette même hanche, etc…
Tout ce que l’on peut dire c’est qu’en règle générale, la durée de vie de la nouvelle prothèse est souvent inférieure à celle de la prothèse précédente.
Existe-t-il des mouvements à éviter après la pose de la prothèse ?
Oui, après changement de sa prothèse de hanche il faut être prudent pendant au moins 2 mois pour éviter que la prothèse de ne déboite (luxation). Il faut par conséquent éviter les flexions importantes de la hanche et éviter de croiser les jambes.
Faut-il adapter le domicile après un changement de prothèse de hanche ?
Aucune adaptation définitive de domicile n’est nécessaire. Toutefois, pour la période post-opératoire, il faut privilégier un habitat de plein pied si c’est possible. Il faut éviter d’utiliser des sièges bas et le recours à un réhausseur pour les toilettes est plus confortable.
Où sera située la cicatrice ?
La plupart du temps, l’ancienne cicatrice qui a permis la pose de la prothèse à changer est reprise. Il est parfois nécessaire de l’agrandir un peu pour faciliter le changement de la prothèse. Dans certains cas, un autre abord de la hanche est nécessaire et votre chirurgien vous le signifiera lors de la consultation pré-opératoire.
Dois-je être obligatoirement endormi pendant l’opération ?
Non, cette intervention peut être réalisée sous anesthésie loco-régionale en l’absence de contre-indication à ce type d’anesthésie.
Quelle est la durée de l’hospitalisation?
La durée d’hospitalisation varie en générale entre 4 et 8 jours.
Quand pourrai-je reconduire après l’opération ? Puis-je faire des trajets en voiture ?
Tout dépend du type de changement de prothèse qui a été réalisé. Avant de conduire à nouveau il faut être en parfaite possession de ses moyens physiques et être capable de réaliser un freinage d’urgence. Il faut compter au minimum 4 semaines avant de reconduire, mais la plupart du temps il vaut mieux attendre 2 mois. En tant que passager, il faut attendre au moins 2 semaines et éviter les voitures avec des sièges bas jusqu’au 2ème mois suivant l’opération.
Quelle est la durée de l’arrêt de travail après l’opération ?
Tout dépend de la profession et du niveau d’activité physique requis. Il varie en général entre 2 mois et 3 mois.
Peut-on faire du sport après un changement de prothèse de hanche ?
Oui, mais il faut se limiter aux sports à faible impact sur la hanche. Le vélo et la natation seront donc privilégiés. La reprise du sport n’intervient pas en général avant le 6ème mois postopératoire.
Quels sont les risques opératoires liés à un changement de prothèse de hanche ?
Le risque nul n’existe malheureusement pas en chirurgie. Toute intervention comporte des risques et a ses limites. Il faut les accepter ou sinon ne pas se faire opérer. Toutefois, si une intervention vous est proposée, c’est que le chirurgien et le médecin-anesthésiste estiment que le bénéfice attendu est nettement supérieur au risque encouru.
Certains risques sont communs à tous les types de chirurgie. C’est le cas de l’infection où des microbes viennent envahir la zone opérée. C’est une complication heureusement rare mais qui, lorsqu’elle survient, nécessite un lavage de la prothèse au cours d’une nouvelle intervention et la prise d’antibiotiques. Plus rarement, certaines infections peuvent nécessiter le changement de la prothèse. Un hématome peut également survenir au niveau de la zone opérée. Il est habituellement évité ou limité par la mise en place d’un drain aspiratif en fin d’intervention qui sera retiré dans les jours suivant l’opération. Parfois, en cas de saignement important une transfusion sanguine peut être nécessaire. Exceptionnellement, il faut recourir à une intervention pour évacuer un volumineux hématome sous tension.
La chirurgie de la hanche augmente également le risque de survenue d’une phlébite pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire. Pour limiter ce risque au maximum, un traitement anticoagulant visant à fluidifier le sang (sous forme de piqûres quotidiennes ou de comprimés) est prescrit pendant tout le mois suivant l’intervention.
Il existe également des risques spécifiques à la chirurgie de la prothèse de hanche. Tout d’abord, la prothèse peut se déboiter (luxation). La luxation survient le plus souvent dans les premières semaines qui suivent la pose de la prothèse alors que tout n’est pas encore cicatrisé autour de celle-ci. Lorsqu’elle est déboitée, une courte anesthésie est nécessaire pour la ré-emboiter. Il arrive également que les deux jambes ne soient pas exactement à la même longueur après l’opération. Cette inégalité de longueur est souvent bien tolérée et passe inaperçue. Si ce n’est pas le cas et qu’il existe une boiterie, on peut être amené à prescrire le port d’une semelle de compensation.
Enfin, des complications plus rares peuvent également survenir. Une fracture du fémur peut survenir lors de sa manipulation pendant l’opération. Elle a en général pour conséquence de différer la reprise de l’appui. Des nerfs peuvent également être accidentellement abîmés au cours de l’intervention avec un risque de paralysie ou de perte de sensibilité du membre opéré qui peuvent être transitoires ou définitives.
En cas d’inquiétude concernant l’intervention, n’hésitez pas à questionner votre chirurgien ou le médecin anesthésiste afin qu’ils répondent à vos interrogations.
En résumé
Quand opérer ?
Si la prothèse est usée, douloureuse, ou si elle se déboite souvent
But de l’opération
Amélioration fonctionnelle
Quelle anesthésie ?
Générale ou loco-régionale déterminée au cours de la consultation d’anesthésie pré-opératoire
Durée d’hospitalisation
Entre 4 et 8 jours
Reprise de l’appui
Immédiate ou différée de plusieurs semaines en fonction des gestes osseux réalisés au cours de l’opération
Après l’opération
Retour à domicile si aide à domicile et peu d’escaliers, sinon discuter la sortie en centre de rééducation
Durée de la rééducation
En général, 2 mois
Durée de l’arrêt de travail
2 à 3 mois
Reprise de la conduite automobile
1 mois minimum après l’opération, souvent 2 mois
Reprise du sport
6 mois après l’opération en se limitant strictement aux sports à faible impact
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