Si une intervention chirurgicale est programmée, le patient devra au préalable être examiné par le médecin anesthésiste lors d’une consultation dont le but est d’évaluer l’anesthésie la plus adaptée à son état de santé. L’anesthésie sera, soit générale (patient totalement endormi), soit loco-régionale (rachianesthésie) où seul le bas du corps est endormi.
L’intervention se déroule dans un bloc opératoire conforme à des normes strictes de propreté et de sécurité. Le patient est installé sur une table d’opération sur le dos. Un garrot est placé au niveau de la cuisse.
- Choix du greffon tendineux
Le greffon tendineux utilisé dans cette intervention dépend de la technique de ligamentoplastie utilisée lors de la première reconstruction du LCA. Si le tendon rotulien a déjà été prélevé (technique de Kenneth-Jones), on réalise une reconstruction à l’aide des tendons ischio-jambiers (DIDT) et inversement.
En cas de reconstruction aux tendons ischio-jambiers (DIDT), le prélèvement des tendons s’effectue par une courte ouverture de 2 centimètres sur la face antéro-interne de la jambe, 5 centimètres sous le genou.
En cas de reconstruction au tendon rotulien (Kenneth-Jones), le prélèvement tendineux s’effectue par une ouverture verticale de 6 centimètres à la face antérieure du genou. Ce prélèvement peut parfois être effectué par deux ouvertures verticales de 2-3 centimètres chacune. Le tendon rotulien est prélevé avec les deux baguettes osseuses situées dans sa continuité, l’une provenant de la rotule, l’autre du tibia.
- Particularités techniques de l’intervention
Comme pour la première opération, la reconstruction itérative se déroule par arthroscopie qui est une technique chirurgicale mini-invasive permettant de réaliser l’opération par 2 petites ouvertures de 5 millimètres situées à la face antérieure du genou.
Cette seconde intervention est plus complexe que la première ligamentoplastie. La principale difficulté technique provient du fait que les tunnels osseux dans lesquels a été fixée la précédente plastie ligamentaire ne sont pas toujours réutilisables et il faut alors en creuser de nouveaux. Ceci n’est pas toujours réalisable d’emblée et dans ces cas les plus difficiles il faut d’abord combler les tunnels existants par une greffe osseuse prélevée sur le bassin puis, quelques mois plus tard, procéder au creusement des nouveaux tunnels correctement positionnés. Le greffon tendineux peut alors être fixé.
En cas de reconstruction itérative du LCA, il est fréquent d’associer une reconstruction du ligament antéro-latéral (LAL) si cela n’a pas déjà été effectué lors de la première ligamentoplastie. Ceci permet d’améliorer la stabilité post-opératoire du genou. Ce geste complémentaire nécessite une ouverture externe de 5 centimètres et prélève pour la reconstruction de ce ligament une bandelette située au même niveau appelée Fascia Lata et dont le prélèvement ne porte pas à conséquence.
Par ailleurs, une éventuelle lésion méniscale peut être traitée au cours de l’opération soit par une réparation du ménisque, soit par une ablation de la partie abimée du ménisque.
Avant la fermeture, un drain (redon) est souvent mis en place au niveau de la cicatrice pour évacuer le sang et éviter qu’un hématome ne se forme. Ce drain est généralement retiré juste avant la sortie du patient.
La durée de l’intervention est en général comprise entre 1h00 et 1 h30.
Aucune transfusion de sang n’est nécessaire pour cette intervention.