Dans les jours qui suivent le traumatisme, le genou est gonflé par le sang provenant de la déchirure ligamentaire. Il est alors difficile de plier le genou. La marche est très difficile du fait de l’entorse et également en raison de la sidération du quadriceps qui n’arrive plus à se contracter et qui ne peut plus verrouiller le genou comme il fait normalement.
Le traitement initial va donc devoir agir sur tous ces symptômes.
La douleur va être traitée par des médicaments antalgiques et anti-inflammatoires. Il est également conseillé de glacer le genou 4 à 6 fois par jour les premiers jours suivant le traumatisme. Lorsque le genou est extrêmement tendu et douloureux, le médecin peut réaliser une ponction à la seringue de ce genou dont le but est d’évacuer l’hématome qui est en tension à l’intérieur de l’articulation.
Une attelle rigide (orthèse) va également être mise en place. Son but est double. D’une part, éviter que le genou ne se dérobe à chaque appui du fait de la sidération du muscle quadriceps et d’autre part protéger la cicatrisation d’un ligament latéral éventuellement déchiré en même temps que le ligament croisé antérieur.
La rééducation peut être débutée précocement avec pour objectifs la récupération des amplitudes articulaires et le renforcement musculaire du quadriceps.
Quand faut-il opérer ?
Patients présentant un genou instable
La conséquence d’une rupture du ligament croisé antérieur est l’instabilité antérieure du genou. Dans certains cas, cette instabilité peut être simplement ressentie par le patient c’est à dire que celui-ci « n’est pas sûr » de ses appuis sur son genou. Le patient a l’impression que celui-ci pourrait lâcher. Dans d’autres cas, cette instabilité se manifeste par des dérobements du genou pouvant au maximum entraîner une chute.
Lorsque le patient se plaint d’instabilité, la ligamentoplastie (reconstruction du ligament croisé antérieur) peut lui être proposée. Elle permet de traiter cette instabilité.
Pour certaines professions, la ligamentoplastie est proposée d’emblée qu’il existe ou pas une instabilité du genou. Il s’agit des activités professionnelles se déroulant sur des lieux élevés (ex : couvreur) où un potentiel premier accident d’instabilité pourrait avoir des conséquences dramatiques avec une chute d’une grande hauteur.
Patients ne présentant pas un genou instable
Dans certains cas, le genou reste stable, notamment grâce aux ménisques dont la fonction est double : assurer la stabilité du genou et absorber une partie des contraintes pour le protéger le genou de l’arthrose. Lorsque le ligament croisé antérieur est rompu, les ménisques subissent une surcharge de contraintes à l’origine d’un risque accru de déchirure méniscale. Ces lésions, quand elles surviennent chez des patients jeunes, sont associées à un risque d’arthrose précoce du genou. On comprend alors que chez des patients jeunes, on peut être amené à proposer une reconstruction du ligament croisé antérieur afin de préserver les ménisques et donc, indirectement éviter la survenue d’une arthrose précoce du genou. Il s’agit alors d’une chirurgie « préventive » chez un patient qui ne se plaint de rien. Dans ce dernier cas, il faut bien peser l’indication chirurgicale car le patient n’a pas de bénéfice à espérer à court terme de cette intervention, le bénéfice escompté n’étant que sur le moyen et le long termes.
Par conséquent, chez les patients ne présentant pas d’instabilité du genou, on a tendance à proposer la ligamentoplastie du ligament croisé antérieur lorsque l’âge du patient est inférieur à 30 ans. Lorsque les patients ont entre 30 et 40 ans, on a tendance à opérer lorsque les sollicitations du genou sont importantes (patients sportifs avec sports à pivot : football, rugby, handball, judo, ski…).
La ligamentoplastie du ligament croisé antérieur consiste à reconstruire ce ligament.
La ligamentoplastie donne les meilleurs résultats lorsqu’elle est pratiquée sur un genou qui a récupéré de l’entorse initiale à l’aide de séances de rééducation qui auront permis à celui-ci de dégonfler et de retrouver une mobilité normale. C’est donc une opération non urgente qui se pratique la plupart du temps plusieurs semaines après le traumatisme initial. Elle donne néanmoins de meilleurs résultats en termes de contrôle de la laxité du genou lorsqu’elle est pratiquée dans les 6 premiers mois après le traumatisme.
Plus rarement, l’entorse initiale est associée à une lésion méniscale appelée anse de seau qui bloque le genou en flexion. Dans ces conditions, la rééducation du genou n’est pas possible et l’intervention doit être réalisée rapidement pour permettre le déblocage du genou par traitement de la lésion méniscale associée à la ligamentoplastie du ligament croisé antérieur.
En l’absence d’opération, les conséquences peuvent être multiples. Le genou peut devenir très instable et la pratique de certains sports peut être rendue impossible. D’autre part, les ménisques peuvent se déchirer et être responsables de douleurs voire de claquements du genou. A terme, en cas de lésions méniscales importantes, une arthrose peut survenir.