Après 2 années rythmées par les confinements successifs liés à la covid et l’interruption de la quasi-totalité des sports d’équipes, la reprise progressive de l’activité sportive et l’ouverture prochaine de la saison de ski conduit à mettre l’accent sur la prévention des ruptures du ligament croisé antérieure (LCA), lésion grave susceptible de compromettre définitivement la pratique d’un sport.
Cette rupture peut aboutir à une reconstruction chirurgicale du ligament croisé antérieur, intervention nécessitant une longue et difficile rééducation et qui éloigne de la pratique des sports les plus contraignants pendant 9 à 12 mois.
Facteurs de risques de rupture du ligament croisé antérieur
Étant donné la gravité de cette lésion, de nombreux travaux de recherche ont porté sur sa prévention. Des facteurs de risques de rupture du LCA ont été identifiés qui sont de 3 types :
- Des muscles ischio-jambiers trop faibles : La contraction muscles ischio-jambiers protège le LCA en empêchant la translation antérieure du tibia et en s’opposant aux forces de cisaillement antérieur du quadriceps. Si les muscles ischio-jambiers sont trop faibles ou s’il existe un retard moteur dans leur temps de contraction, il existe un risque accru de lésion du LCA.
- Une technique de réception de saut inadaptée peut conduire à une rupture du LCA notamment en cas de faible flexion de la hanche et du genou
- Une proprioception imparfaite : Elle correspond à un défaut de perception de la position du corps dans l’espace responsable d’un déficit du contrôle neuro-musculaire et d’un risque accru de blessure.
Moyens de prévention :
Programme de prévention des blessures et d’amélioration des performances
Le PEP (Prevent Injury and Enhanced Performance Program) fait partie des programmes d’entraînement tenant compte des facteurs de risques de rupture du LCA. Il a été développé par la Santa Monica Sports Medicine Foundation et insiste sur les techniques de bonne réception, de changements d’appui et de décélération. Ce programme permet une diminution significative des blessures du LCA (environ 80 %) et requiert une période de 6 – 8 semaines pour se montrer efficace.
Exosquelettes : Ski-Mojo, ROAM
Concernant la pratique du ski, on a vu apparaître depuis quelques années des exosquelettes permettant d’absorber environ un tiers du poids du corps et soulager ainsi les muscles et les articulations tout en donnant davantage de puissance. Ces exosquelettes, qui disposent d’un système d’amortissement des contraintes (ressort ou amortisseur pneumatique), ont la forme d’une grande attelle articulée de genou et peuvent se porter sur ou sous le pantalon de ski. Ces exosquelettes n’ont pas été directement conçus pour prévenir les ruptures du ligament croisé antérieur mais en diminuant les contraintes sur les ligaments du genou, ils peuvent avoir un effet protecteur sur la rupture et peuvent également aider à la reprise du ski après une ligamentoplastie du ligament croisé antérieur.
En Conclusion
Il n’y a malheureusement pas de remède miracle pour éviter la rupture du ligament croisé antérieur. Toutefois une préparation physique adéquate (programme PEP) a démontré une réduction significative des ruptures du LCA. Quant aux exosquelettes pour la pratique du ski, le recul est encore insuffisant et leur efficacité préventive, même si on peut raisonnablement l’espérer, nécessite encore d’être évaluée.
Découvrez les opérations liées à cet article :
Chirurgie des ligaments croisés
La rupture du ligament croisé antérieur peut être responsable d’instabilité du genou ou d’usure prématurée des ménisques, source potentielle chez les patients jeunes d’arthrose précoce. La reconstruction du ligament croisé antérieur par arthroscopie permet de stabiliser le genou, de protéger les ménisques et de reprendre le sport au niveau antérieur.